21/07/2008

Quand le Héros de BD prend chair

Comme le disait un jour un enfant à Hergé:
«Je n’aime pas Tintin dans les films, il n’a pas la même voix que dans la bande dessinée».



Donner chair à un personnage de papier n'est pas si simple. Beaucoup s’y sont cassé les dents. Parmi les gros échecs commerciaux de ces dernières années, on peut évoquer le cow-boy Blueberry (600.000 entrées pour un budget de 37 millions d’euros) et le pilote de F1 Michel Vaillant (900.000 entrées pour un budget de 22 millions d’euros). Quant à L’enquête Corse, Les Dalton et Iznogoud, c’est tout juste s’ils ont permis à leurs producteurs de retomber sur leurs pieds.
Tintin n’eut guère plus de chances: Le mystère de la toison d’or (1961) et Tintin et les oranges bleues (1964) n’ont convaincu ni les fans ni la critique. Avec le temps, les deux films ont cependant acquis un indéniable charme désuet. On attend maintenant de voir ce que va faire Spielberg du héros d’Hergé, le tournage d’un long-métrage étant annoncé pour 2009.
Goscinny, qui s’était penché sur les rapports entre le septième et le neuvième art, déclarait en 1973: «La BD, c’est exactement la même chose que le cinéma, avec simplement une différence de rythme». Une remarque qui n’a pas échappé à Alain Chabat. Il reste l’un des seuls, avec Astérix et Obélix: mission Cléopâtre, à être parvenu à transposer les aventures d’un personnage de papier sans en trahir l’esprit. Même si, physiquement, Christian Clavier n’a vraiment rien à voir avec Astérix.
La grande difficulté de ces adaptations réside en effet dans la distribution. Très typés, les personnages des BD franco-belgo-suisses se prêtent peu à une «incarnation». Il est rare que l’imaginaire du lecteur y trouve son compte. Jean Dujardin, qui dès fin août se glissera dans la peau de Lucky Luke, sera-t-il crédible? Les producteurs ont l’air d’y croire puisqu’ils ont investi 27 millions d’euros dans l’affaire.
La première fois qu’un acteur a joué le «cow-boy qui tire plus vite que son ombre», c’était Terence Hill. Nous étions en 1991. On avait pour l’occasion privé Lucky Luke de son clope. En toute logique, le film ne fit pas un tabac. Alors, maintenant, c'est Jean Dujardin qui va jouer Lucky Luke... Pour le meilleur ou le pire?



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